Pour une fois, des salariés hurlent…de joie! A l’annonce de la répartition des profits de leur entreprise, qui va leur permettre de toucher 9 semaines de salaire en bonus soit une augmentation de 18 %.
Objectivement comparé à des attributions encore pratiquées du « treizième mois » (4 semaines) voir plus on pourrait s’étonner de cette joie mais c’est sans doute symptomatique du monde où nous vivons où une distribution de « dividendes » aux… salariés semble un extra-ordinaire tandis que nous sommes habitués à des distributions massives de dividendes aux actionnaires des grands groupes ou de bonus faramineux à des traders ou encore de stock-options à des managers de groupe bien installés alors qu’à l’origine les stocks options étaient une incitation (incentive) pour attirer des « cadres à haut potentiel » dans des entreprises naissantes (start-ups) dont l’avenir était aléatoire et qui n’étaient pas en mesure de les payer d’entrée à leur juste compétence réelle ou supposée.
Il faut remarquer qu’il ne s’agit pas d’une augmentation de salaire durable mais d’une prime ponctuelle, mais ne la minimisons pas pour autant.
Nous allons débattre du profit et de la RSE, lundi 21 mars, lors de la réunion de l’EthiClub Sophia et cet exemple tombe à pic, pour alimenter la réflexion…
Quelle est cette société britannique ? Il s’agit de John Lewis Partnership qui exploite 23 grands magasins, 223 supermarchés et 69 000 salariés au Royaume-Uni. Elle n’est pas côté en Bourse. Les employés sont les actionnaires via un fonctionnement en coopérative de travail, créée au siècle dernier par un visionnaire, John Spedan Lewis.
Discrète, cette coopérative est non seulement très performante, mais elle accrédite la théorie de certains sociologues ou économistes qui souhaitent la suppression de la Bourse.
Les PME qui naviguent entre exigence de Développement plus durable, désir d’être un acteur socialement responsable tout en dégageant assez de profit pour se maintenir « à flots », pourraient s’inspirer de ce modèle.
Une autre voie dans le lent cheminement vers la RSE ?
Philippe Caner
Voici une étude de cas qui pourra également nourrir la réflexion du colloque du mardi 21 juin 2011 à La Maison des Polytechniciens sur la RSE. Différents volets de la RSE seront en effet abordés notamment avec un focus sur l’Investissement Socialement Responsable et les conséquences pour les acteurs économiques du Grenelle II. Nous verrons encore une fois que RSE et performance sont plus que compatibles !