« Ce qu’on déteste avec le plus de raison, c est la pratique du prêt à intérêt, parce que le gain qu’on en retire provient de la monnaie elle-même et ne répond plus à la fin qui a présidé à sa création. Car la monnaie a été inventée pour l’échange, tandis que l’intérêt multiplie la quantité de monnaies elle-même […]
Car les êtres engendrés ressemblent à leurs parents, et l’intérêt est une monnaie née d’une monnaie. Par conséquent, cette dernière façon de gagner de l’argent est de toutes, la plus contraire à la nature »
Nous proposons de réfléchir mercredi prochain dans la librairie Quartier Latin, à cette sentence d’Aristote (les Politiques) alors que la nouvelle Loi sur le « surendettement » vient d’être publiée (2 avril 11) qui organise la relation de ces personnes en difficulté avec leur banque.
Concrètement, dès le 1er mai 2011, les banques devront maintenir le compte de dépôt sur lequel les revenus du surendetté sont versés pendant toute la phase d’instruction du dossier par les commissions de surendettement et pendant la durée de mise en œuvre du plan de surendettement ou des mesures permettant de traiter le problème.
Les banques devront aussi proposer à leurs clients un rendez-vous pour les informer et discuter des solutions proposées au plus tard 6 semaines après la décision de recevabilité du dossier de surendettement.
Comment s’organise le système bancaire mondial?
Cette Loi concerne les banques de « détail », de particuliers, qui sont des banques de produits. Le mental du banquier de particulier, c’est « l’équipement » de son client. C’est une vente au téléphone ou au comptoir. Et on fait des bâtons : combien on a vendu de cartes bancaires dans le mois, combien on a ouvert de comptes; combien de crédits…Les groupes commerciaux comme les supermarchés, grandes surfaces d’équipement, de bricolage, de sport incitent aussi fortement le client à utiliser un crédit, via des cartes, des comptes « gratuits »…
Tout autres sont les relations avec les clients fortunés… Le private banking se distingue de la banque de particuliers, bien qu’il s’agisse aussi de banque pour les particuliers, c’est le vrai sens de « private ». La distinction tient au ciblage de marché. La banque privée vise ce qu’on nomme dans le marketing bancaire « les high networth individuals », en termes français, les gens qui ont beaucoup d’argent. Plus d’un million d’euro.
Toutes les grandes banques ont un secteur dit « Private Banking » qu’il s’agisse des « grands français » comme la Société Générale ou la BNP. En général, cela s’appelle, Société Générale Private Banking,Credit Agricole Private Banking, Dexia private banking. Ces clients là ont des exigences de rentabilité et on ne s’obstinera pas à leur refiler du livret A, ni à leur parler de la loi Scellier ou des charmes de la Loi Malraux.
Enfin, il y a la banque d’affaires comme la plus célèbre, Goldman Sach qui « dirige le monde » pour certains économistes (voir l’ouvrage de Marc Roche: la banque. Prix de l’économie 2010).
L’EthiCafé du 27 avril: Ethique & système bancaire;
le crédit en question proposera d’en débattre.
Voir site EthiCum
Des pistes de réflexion: facilité du crédit, risques de surendettement, l’arsenal juridique destiné à protéger les ménages contre eux mêmes et contre des pratiques commerciales abusives et trop incitatives des établissements de crédit, est –il suffisant?
Peut on mieux prévenir ce genre de situations avant qu’il ne soit trop tard ? Quelles mesures peuvent être prises pour limiter ces risques ? l’éducation a t-elle un rôle à jouer dans ce domaine ? Une meilleure éthique des établissements financiers est elle aussi une solution ? C’est l’ensemble de ces questions qui sera abordé sous la houlette de Philippe Bellissent
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