L’EthiClub du 15 mars 2010, aux Espaces Antipolis avait pour thème: » Femmes au sommet » .
Josiane Benz, Présidente des Femmes Chefs d’Entreprises Cannes – Côte d’Azur a d’abord rapidement présenté le panorama de la situation des femmes en France.
Alors que les jeunes filles qui réussissent bien mieux que les garçons à l’ école et à l’université, qui sont globalement autant diplômées, arrivées à l’âge adulte et dans l’ entreprise, ne sont plus présentes dans l’encadrement (7% de cadres parmi les 500 premières entreprises françaises) surtout dans certains secteurs. Elles n’arrivent pas à franchir le fameux « plafond de verre », expression américaine pour parler du sommet de la pyramide hiérarchique.
Même constat accablant pour les salaires, pour le taux d’activité (64 % contre 75 % pour les hommes), pour le chômage et la précarité (sur-représentation des femmes dans les emplois à temps partiel, sous qualifiés etc…)
J Benz nous invite à suivre quelques pistes d’analyse de ce phénomène…Pourquoi les femmes limitent-elles leurs ambitions? Causes externes? Psychologiques? Culturelles?
Elle propose « un plan d’action » aux femmes et aux hommes qui sont venus débattre ce soir là:
I) Changer les mentalités, en organisant mieux vie privée/vie professionnelle –action du chef d’entreprise- et en partageant –enfin- vraiment les taches ménagères (les enquêtes montrent qu’encore 80 % des femmes assurent ces taches)
II) Changer le regard du monde économique grâce à une impulsion des dirigeants des associations socio-professionnelles, des syndicats (qui pourraient favoriser la mixité dans les C.A) et grâce à des initiatives facilitant la vie active des femmes (crèches d’entreprises) etc…
III) Changer le regard de l’entreprise, dès le recrutement qui devrait privilégier les compétences plutôt que la disponibilité, le parcours professionnel, en ne considérant plus la maternité comme un frein etc…
La mise en place d’outils d’évaluation de l’application des Lois et des politiques de parité et autres, est nécessaire pour permettre de faire avancer vraiment la question, sur le terrain.
Fixer des objectifs est aussi indispensable pour faire bouger « les lignes », comme par exemple, qu’il y ai 50 % de femmes dans l’encadrement d’ici 5, 10 ans etc….
J Benz lance une question aux participants: « et vous, qu’avez vous fait « ?
Pascale Platret évoque le dernier essai d’Elisabeth Badinter : « le conflit femme-mère », dans lequel la philosophe part en guerre contre la tyrannie de la mère parfaite et la maternité « écolo », qui font selon elle régresser la cause des femmes aujourd’hui, ouvrant un débat dans les rangs féministes et politiques. Elle recommande cet ouvrage très riche en données chiffrées, notamment.
Le DEBAT s’articula autour de deux grands leviers d’action pour que les femmes brisent enfin ce « plafond de verre » et trouvent leur place dans l’entreprise: l’action politique des responsables d’une part et l’éducation dès le plus jeune âge des enfants à la mixité, au partage des taches, à la complémentarité au lieu de la compétition.
Actuellement, cette égalité dans le couple s’arrête dès qu’apparaît le premier enfant.
En entreprise, les choses s’améliorent si le « Boss » ouvre la voie et montre l’ exemple.
Sur le plan politique, les responsables des services publics, des établissements scolaires pourraient améliorer les plages d’accueil du public afin de faciliter la vie des parents.
F Cerruti explique que de nombreuses collectivités, chercheurs, entreprises, associations, citoyens participent à la réflexion sur « La gestion des temps en France »
POUR INFO:ASSOCIATION TEMPO TERRITORIAL
Le réseau national Tempo Territorial réunit des collectivités, élus, techniciens, chercheurs, entreprises et associations, citoyens, dans le but de promouvoir une meilleure prise en compte des nouveaux rythmes de vie personnelle et professionnelle.
TEMPO Territorial a pour objet de favoriser, entre acteurs des démarches temporelles territoriales : l’échange, le partage, l’apprentissage, la mutualisation, la coopération, dans un but non-lucratif.
Contact : Tempo Territorial
Tél. : 05 56 99 35 37
En conclusion, une polémique s’instaure entre ceux qui pense que les 35 H ont donné une impulsion pour travailler moins et vivre mieux et d’autres, qui pensent que les 35H ont au contraire, ajouter du stress et de la pénibilité..
Tous s’accordent sur le fait que les jeunes générations refusent de se sacrifier pour l’entreprise, surtout après le crise financière de ces dernières années, et recherchent avant tout, notamment dans le choix de leurs carrières, un épanouissement. Celui-ci passe par une meilleure reconnaissance et un équilibre entre vie personnelle et travail.
Si vous souhaitez poursuivre le débat vous pouvez commenter cet article (Cf. mode d’emploi)
et si vous aimeriez participer à un Atelier que l’EthiClub de Sophia prévoit de créer pour rédiger un Référentiel de Bonnes Pratiques et de Suggestions qui pourrait être diffusé auprès des Dirigeants d’Entreprise ou autres acteurs de la vie économique, merci de vous faire connaître en envoyant un mail à Delegation-CotedAzur@ethicum.org
« What gests measured gets done »: lorsqu’on peut mesurer la valeur ajoutée qu’apportent les femmes à l’entreprise (par exemple leur contribution au travail en équipe) , on arrive plus « naturellement » à des solutions (par exemple un comité de direction mixte).
Je ne possède pas de tels chiffres pour les femmes en France, néanmoins pour illustrer mon propos je partage quelques chiffres sur le poids du facteur humain en général qui m’ont permis de stimuler des réflexions en entreprise:
– 70% des causes de pertes de clients sont directement liées à une communication insuffisante.
– 70% des initiatives de changement au sein de l’entreprise échouent par manque d’attention aux personnes.
– 85% des réussites d’entreprise ou de carrière viennent des compétences interpersonnelles que possèdent les personnes concernées, tandis que 15% de la réussite revient aux compétences techniques .
– 50% du temps gaspillé dans les affaires est du à un manque de confiance en autrui
– 60% de la façon dont les employés perçoivent l’ambiance de travail est basé sur les actions d’une seule personne – le Patron
Au plaisir de lire vos commentaires