EthiCum » Forum http://www.ethicum.org Espace d'échanges autour de l'éthique entrepreneuriale, professionnelle et dans l'économie Sun, 04 Nov 2018 08:10:08 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.1.40 Ciné-Forum 2014 http://www.ethicum.org/cine-forum-2014/ http://www.ethicum.org/cine-forum-2014/#comments Fri, 13 Dec 2013 16:26:05 +0000 http://www.ethicum.org/?p=4466 Lire la suite...]]> Ciné-Forum 2014

EthiCum a organisé le Lundi 27 janvier 2014 son 4ème Ciné-Forum en partenariat avec Les Visiteurs du Soir qui animent depuis 22 ans le Cinéma d’Art et d’Essai de Valbonne Village.
Sur le thème:

La Lutte contre les Gaspillages des Produits Alimentaires

avec une fois encore une salle comble (230 participants)Ciné-Forum 2014  Salle+Scène

19h00
Accueil avec un apéritif-dînatoire organisé par La Maison du Commerce Equitable et Les Artisans du Monde – Nice  qui ont proposés: boissons et amuse-gueules (et leurs produits) à des prix très abordables.

19h30 Projection du film
Film « Taste the Waste » de Valentin Thurn (Goutez au Gaspillage) – VOST
Film plusieurs fois primé :

– Meilleur Film à l’Atlantis Environment and Nature Film Festival
– Meilleur Film Documentaire à EKOFILM
– Mention Spéciale du Film Environnemental au Sunchild Film Festival

21h00 : Débat avec les différents Intervenants, témoins
M. Serge Fallempin
Président-Fondateur de l’Epicerie Solidaire Coup de Pouce Antibes
M. Patrick Mal
Directeur de l’Hyper-Marché Carrefour Antibes
Mme Lydie Tollemer
Juriste au Centre Européen de la Consommation – Strasbourg

Ciné-Forum Intervenants

M. Philippe Girardot
Chef de Service Contrôle des Aliments – Laboratoire Vétérinaire Départemental
a malheureusement eu un empêchement de dernières minute.

Le débat a tourné autour de diverses questions:

  • La DLC (date limite de consommation) de votre yaourt est passée d’un jour… faut-il vraiment le jeter ?
  • Mais qu’est-ce donc qu’une DLUO ?
  • Quel sont les risques de consommer un produit qui a passé la date limite ?
  • Comment éviter les gaspillages ?
  • Que fait la « Grande Distribution » ?
  • Et que se passe-t-il au plan législatif ?
  • Peut-on agir ? Changer les choses ?
  • Et vous c’est quoi votre question ?

D’autres organisations ont aussi été présentes avec des stands :
Coup de pouce Antibes, Repair Café Sophia Antipolis, CLCV, Evaleco, La Nef et la Banque Alimentaire.

Pétitions lancées dans le contexte du Ciné-Forum 2014

EthiLab, le Laboratoire d’Idées et d’Expérimentations d’EthiCum a lancé une pétition pour soutenir activement toutes les initiatives locales afin de supprimer toutes formes de gaspillages de produits alimentaires

 Le Repair Café Sophia Antipolis – créé à la suite du 3ème Ciné-Forum – a lancé une pétition  pour la création d’une Ressourcerie Ouest 06

Les lecteurs et lectrices de cet article sont invité(e)s à cliquer sur le lien et signer ces pétitions.

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Ciné-Forum 2013 http://www.ethicum.org/cine-forum-2013/ http://www.ethicum.org/cine-forum-2013/#comments Fri, 20 Sep 2013 16:26:49 +0000 http://www.ethicum.org/?p=4468 Lire la suite...]]> Le Ciné-Forum du 21 janvier 2013
à Valbonne Village

 organisé en partenariat avec les Visiteurs du Soir

sur le thème: L’Obsolescence Programmée

a été un grand succès avec une salle comble
de 250 participants et personnalités
(*)



Le débat a été organisé autour du film-documentaire
« Prêt à jeter »
de Cosima Dannoritzer

avec un panel d’intervenants – voir ci-dessous – dans l’esprit d’ouverture « EthiCum » afin que chacun puisse se forger une opinion et ensuite faire avancer des idées de façon constructive.

(*)  Marc Daunis, Sénateur-Maire,
Philippe Mussi Conseiller Régional PACA, VSACASA,
Marie-José Lancharro, Conseillère Municipale VSA,
et de nombreux(ses) Président(e)s d’Associations amies

Dans le contexte de la soiré a été lancé une
pétition pour le « Principe de réparation »

Et pour poursuivre les actions a aussi été lancé le Laboratoire d’Idées et d’Expérimentations EthiLab qui a permis la création du

Repair Café Sophia Antipolis

Les  intervenants-témoins du 3ème Ciné-Forum autour de

Joan Ubeda Carulla
Producteur du documentaire « Prêt à jeter »
qui s’est engagé auprès de la réalisatrice Cosima DannoritzerPanel des intervenants BD

Daniel Roulette
Directeur Général Actif Azur, Entreprise d’insertion, récupération, rénovation, dépannage de matériel informatique.

Claude Gustinelli
Directeur Technique Cafés Malongo, Société créatrice d’Ek’oh, machine à expresso  100% réparable et recyclable, fabriquée en France.

Jonathan Arcamone
MOC Mouvement des Objecteurs de Croissance
 
Patrick Hautière et Pierre Virey
Responsables nationaux CLCV

Association nationale de défense des consommateurs et usagers

L’Apéro-Convivial était organisé par
La Mouansoise de Commerce Equitable
http://mouansoise.dynip.com
et Les Artisans du Monde – Nice www.artisansdumondenice.org
qui ont proposé boissons et amuse-gueules à des prix très abordables.Convivialité

Etaient aussi présents avec leurs stands respectifs:
La NEF,
Amnesty International,
Travisa,
ainsi que l’Avarap, etc.


Exemple pour illustrer le principe d’obsolescence programmée

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Ethique réaliste vs Business Ethics et RSE http://www.ethicum.org/629/ http://www.ethicum.org/629/#comments Sat, 08 Oct 2011 08:12:25 +0000 http://ethiblog.org/?p=629 Lire la suite...]]> Invité par l’Association Avarap 06 à intervenir dans le colloque « People, Planet, Profit » qu’elle a organisé à Sophia Antipolis le 17 septembre 2012, Philippe Caner, Président-Fondateur d’EthiCum, a ouvert le débat, non pour fustiger la RSE et le Business Ethics, mais pour les relativiser par rapport à une éthique appliquée, réaliste et pragmatique, bien éloignée des faux-semblants marketing et packaging du Green Washing et de ses avatars tels que les « Codes de déontologie ». Une « éthique » a contrario très proche de la « philosophie entrepreunariale » de nombre de patrons de TPE/PME dont il fait partie.

Ci-après l’intégralité du discours prononcé.

Parler de « Responsabilité d’Entreprise » ne peut manquer – aujourd’hui – de renvoyer à cette fameuse Responsabilité Sociétale des Entreprises / RSE concept sur lequel EthiCum fut pionnière il y a 10 ans.

J’ai failli dire « fumeuse RSE » car en effet la tendance est de voir la RSE comme une sorte de technique qui, tout en se structurant, se complexifie de jour en jour et j’en veux pour preuve la profusion de référentiels et de normes avec parfois plusieurs centaines de critères qui poussent comme autant de champignons pas toujours comestibles.

Mais commençons par clarifier un point crucial :

Peut-t-on vraiment parler de responsabilité d’entreprise ?

Légalement peut-être, mais humainement je ne crois pas !

En effet : une entreprise est une “personne morale” – sans jeu de mots – qui, en tant que telle, ne pouvait jusqu’à 1994 être tenue pour responsable de certains actes délictueux relevant du pénal.

Cette responsabilité pénale de l’entreprise “personne morale” a été renforcée par la Loi Perben de 2004 et la tendance à l’aggravation des peines jusqu’à la fermeture de l’entreprise pour des infractions d’ordre légale ou même… “éthique” a dès lors été possible.

Cette évolution du droit, somme toute récente, induit une réflexion sur le plan de la Responsabilité et donc de l’éthique de l’Entreprise :

En effet, peut-on réellement dire qu’une entreprise “Personnel Morale” est ou n’est pas « responsable » ou “éthique” ?

Prenons l’exemple d’une entreprise qui adopterait des pratiques condamnables et qui serait condamnée.

Tout un chacun pourrait spontanément dire : “cette entreprise n’est pas éthique” !

Mais est-ce juste et qui est responsable de cet état de fait ?

Est-ce vraiment “l’entreprise” ? Ou n’est-ce pas plutôt son “dirigeant”, celui ou ceux qui ont le pouvoir de décider, d’adopter et de poursuivre ces pratiques condamnables ?

Dire qu’une entreprise est “non éthique” c’est d’une certaine manière amalgamer sur la position du véritable décideur toutes les parties prenantes y compris de facto les employés, même ceux qui ne sont ni responsables des pratiques condamnables ni même directement concernés par elles.

Ceci étant, on pourrait peut-être déterminer que certains employés ont adhéré aux pratiques non-éthiques, ils seraient alors co-responsables et en quelque sorte “complices”.

Mais pour que la “personne morale” puisse être globalement jugée non-responsable ou non-éthique il faudrait donc que – de la direction au plus modeste des employés - 100% des “personnes physiques” approuvent ces pratiques condamnables, et ce en pleine connaissance de cause.

Ce qui n’est guère plausible sauf peut-être dans les toutes petites entreprises et encore…

Et pourtant avec la bénédiction du Législateur, un Juge peut pénaliser l’entreprise dans son ensemble donc mutualiser la faute et la sanction.

Il y a là de mon point de vue beaucoup à redire.

Tout comme il y aurait à redire d’ailleurs quand un Juge – en respect des Lois – pénalise un chef d’entreprise pour une faute qu’il n’a pas commise lui-même et alors que le vrai fautif a été formellement identifié.

Il y a bien là un enjeu en termes de Responsabilité, en premier lieu individuelle, comme l’est d’abord l’éthique.

En tout cas il me parait judicieux d’être extrêmement circonspect avant de déclarer une entreprise « non-responsable » ou « non-éthique »

tout comme a contrario de la déclarer « éthique ».

Je recommande même de s’en abstenir.

Pour moi il va de soi que ce n’est pas l’Entreprise qui est ou n’est pas responsable ou qui définit un périmètre de sa responsabilité ou de son éthique, mais d’abord ses dirigeants, et éventuellement ses employés.

Il est possible cependant de dire que l’ « impact sociétal » d’une entreprise et l’étendue des conséquences induites par son activité dépendra avant tout de sa taille et de la dite activité et que donc il est possible de circonscrire son périmètre technique de responsabilité.

Ceci étant si l’on parle de périmètre on pense plutôt mentalement à un cadre et comme vous pouvez le comprendre c’est de cadre « éthique » dont j’ai plutôt envie de parler (mes collègues intervenants vous en diront plus sur la RSE et le DD).

Je vais donc survoler la thématique RSE et ce sans aucune envie de hiérarchiser entre éthique et RSE car je n’en ai pas de vision négative –  bien au contraire – et ce d’autant plus que la philosophie EthiCum est d’être « pour » constructivement et non « contre » avec le glaive du Chevalier Blanc, donc être « pour » une démarche éthique n’est pas être « contre » les bonnes pratiques RSE, c’est évident.

A ce stade je ne puis m’empêcher de me souvenir qu’à l’époque où j’ai fait l’EDHEC nous n’avions aucun cours de RSE et pourtant nous étions clairement éduqués pour être des patrons et cadres responsables et j’ai le sentiment qu’aujourd’hui encore, un étudiant d’un IAE ou d’une Business School devrait avoir naturellement des compétences RSE. Le mot « naturellement » n’étant pas fortuit.

Demandez à un « petit patron » de PME ou TPE s’il ne lui parait pas « naturel » de « bien » s’occuper de ses clients et de ses employés ?

Ceci dit : une bonne question pourrait être : mais pourquoi a-t-il fallu développer cette RSE jusqu’à en faire une norme internationale ISO 26000 dans laquelle j’ai relevé que l’éthique est l’un des 7 principes –  bizarrement le 3ème – intégré à la demande exprès des américains, je tiens à donner cette précision sur laquelle je reviendrai.

N’est-ce pas par ce qu’il fallait tenter de remettre de l’ordre dans le Business ? – J’ai failli dire « semblant de tenter » –.

Qu’après les scandales Enron et WorldCom qui ont mis en lumière les limites du Business Ethics et sa morale de comptoir - comme la psychologie du même nom - la Corporate Social Responsibility allait être la pierre philosophale, le remède infaillible aux tentations malhonnêtes de certains dirigeants qui sont les arbres cachant la forêt de ceux honnêtes fort heureusement majoritaires.

Je voudrais à ce stade tordre le cou à un amalgame souvent fait ces temps-ci entre ces dirigeants malhonnêtes et le Libéralisme.

Si le libéralisme façon « Néo » est bien de nature sauvage, je ne suis pas d’accord pour le confondre avec le « vrai » Libéralisme née au siècle des Lumières et formalisée par Pierre Maine de Biran au début du 19ème siècle car je suis sans conteste pour la liberté des individus et la liberté d’entreprendre qui font partie des fondements de la vraie doctrine libérale qui n’interdisait pas – et n’interdit toujours pas – l’intervention d’un Etat fort pour définir les cadres et règles d’exercice de ces libertés pétries à l’origine de tolérance et de respect de la personne humaine.

Les événements que nous connaissons depuis 2008 démontrent la validité de ce principe de liberté encadrée en dehors de toutes considérations politiques ou idéologiques et certainement pas avec la nostalgie du Gosplan de feue l’URSS.

Je m’éloigne du sujet ??? Que nenni !!!
Peut-il y avoir exercice de la Responsabilité – notre sujet – sans Liberté de penser et d’agir ?

Repassons par la case RSE : je considère que ce peut être un bon outil pour autant de ne pas tomber au travers elle dans un piège de type « Business Ethics » et ses avatars « Chartes éthiques », celles du moins construites sur le « faire et ne pas faire », « interdire et s’interdire » bref des Réglements Intérieurs revisités que certains veulent bien appeler plus justement « Codes de bonne conduite » ou encore « Codes de déontologie ».

On voudra bien se souvenir que la déontologie est la « science du devoir » très nécessaire pour certaines professions, en particulier celles dites réglementées.

Mais la déontologie fixe des règles sur fond de morale, elle-même liée à un mode de pensée sociologique et culturel qu’un groupe impose à l’individu dans un espace donné, et il en est de multiples.

Je dois préciser que je n’ai pas plus de problème avec « ça » qu’avec les Lois qui s’imposent à tous et qui sont respectables et doivent être respectées dans un monde démocratique dont nous jouissons – bien heureusement – et qui offre la possibilité de les changer en utilisant un simple petit bout de papier qui s’appelle « bulletin de vote ».

Mais il y a cependant un problème quand on constate que le système proposé correspond à une posture sociologique particulière d’un groupe plus ou moins large et qu’il n’est pas adapté à nos usages.

Je m’explique : Business Ethics et RSE sont des produits d’importation qui nous viennent des Etats-Unis d’Amérique où j’ai eu le privilège de vivre et travailler pendant six ans.

Nous sont aussi venues des USA des techniques qui s’appellent le marketing et le packaging.

Le Business Ethics c’est parfois et trop souvent aussi le business de l’éthique, marketé et packagé.

Au fil du temps il m’a été donné de constater que la RSE pouvait aussi devenir – je dis bien pouvait – un produit mais aussi un outil de marketing bien utile à certains dirigeants d’entreprise.
Ce n’est pas moi qui ai inventé l’expression « green washing ».

Ce qui me désole – moi qui suis à la base patron de PME –  c’est que l’on ne fait pas vraiment la distinction entre le patron sincèrement Responsable et qui mérite à ce titre une reconnaissance – EthiCum a créé les premiers trophées RSE en 2002 - et le manager salarié d’une grande entreprise qui se sert de la RSE et d’un éventuel Trophée pour faire une opération de communication ascendant réparation d’hymen qui lui permettra de faire oublier les condamnations dont il a été l’objet, lui et/ou son entreprise.

Le périmètre de la responsabilité d’entreprise a pour composantes premières la sincérité et la cohérence de l’Entrepreneur
quand bien même il serait Manager salarié.

Les petits patrons discrets qui se lèvent tôt et qui ne peuvent délocaliser leur entreprise de proximité, vous diront eux – ou elles – que le périmètre de leur responsabilité c’est d’abord de développer – quand ce n’est pas de faire survivre – leur entreprise, c’est aussi de générer des profits qui leur permettront d’investir, de créer des emplois et même parfois de se payer, c’est encore de jouer un rôle sociétal au sens large du terme en préservant la Planète et c’est enfin de créer de la Valeur y compris humaine si chère à EthiCum dont le premier slogan fut :

Et l’Homme dans tout ça ?

J’en profite pour rappeler qu’EthiCum est née dans l’après foire aux entreprises de la « Nouvelle Economie » de la fin du XXème siècle et ses catastrophes financières et aussi – et surtout – humaines où le flot des clicks ne fut que bien tardivement canalisé par le bon mortier de la réalité du commerce et des affaires (d’aucun se souviennent peut être de « click & mortar »).

Après avoir dilapidé des sommes astronomiques et mis à mal des talents et compétences, certains créateurs de start-ups ont compris que l’on ne fait de vrai « business » qu’avec de vrais produits mais aussi de vrais employés en contact avec de vrais clients, des échanges dans lesquels les êtres humains ne sont pas seulement des variable d’ajustement.

En tout cas pour ces petits patrons que je respecte infiniment, économiser l’eau et l’énergie n’est pas seulement un geste écologique – nécessaire – dont ils pourraient se vanter mais surtout un moyen d’économiser de l’argent pour mieux réinvestir dans une démarche ou le « pour – quoi je fais » – le but poursuivi – rejoindra le « pourquoi j’ai décidé de faire » – la motivation qui me conduit à faire – dans un cercle vertueux de réflexions et d’actions.

Ce faisant le chef d’entreprise fait – plus ou moins consciemment –      un va-et-vient permanent entre l’éthique de conviction personnelle et l’éthique de responsabilité collective.

Belle élucubration d’intello déconnecté des réalités de ce bas Monde??

Je vous renvoie à la brève intro de l’animateur

En tout cas parlons concret : si en tant que Patron – ou Freelance et bien sûr Cadre – je sais bien « pourquoi » – et non pas seulement « pour-quoi » – je décide ci ou je fais ça, je peux mieux communiquer, convaincre, transmettre, aussi bien en interne qu’en externe,

  • à mes employés, pour autant que je sois rentré dans un processus collectif d’implication et d’appropriation,
  • à mes clients, dans une démarche crédible de fidélisation nécessaire pour mon chiffre d’affaires et pour laquelle d’ailleurs mes meilleurs « publicitaires » pourront être mes employés, si j’en ai.

Et alors si l’on dit que mon entreprise est « Responsable » c’est qu’il y a eu une sorte d’anthropomorphisme, que mon sens des responsabilités transparait dans l’image que donne mon entreprise, image qui est avant tout un reflet et non une impression.

Partant de là ma vision de chef d’entreprise sera facilement traduite en valeurs et surtout en engagements qui sont les fondements d’une « vraie » Charte éthique dont la déclinaison se fera ensuite en termes d’objectifs et de moyens, en « comment » et en « combien », en s’appuyant éventuellement sur un référentiel, y compris bien sûr RSE,

RSE pouvant alors plutôt dire « Redonner du Sens à l’Entreprise ».

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EthiCafé: PEUT-ON TOUT EXPOSER? http://www.ethicum.org/ethicafe-peut-on-tout-montrer/ http://www.ethicum.org/ethicafe-peut-on-tout-montrer/#comments Tue, 29 Mar 2011 08:00:06 +0000 http://ethiblog.org/?p=576 Lire la suite...]]> Nous proposons à celles et ceux qui n’ont pu participer à l’ EthiCafé du 23 mars dernier, de prendre connaissance de l’intervention de Christian Depardieu, sur le thème de l’éthique et de l ‘art.

« Commençons par une banalité : tout est affaire de lieu et de circonstances. Peut-on rire de tout ?

Oui, selon le lieu, la personne qui vous y invite, les circonstances.

Un humoriste pourra, dans une salle privée, s’il le fait d’une manière habile, sortir les pires horreurs sur tel ou untel, rire d’un décès, d’une catastrophe, etc.

Or nous avons vu récemment que sur une radio de service public, cela pouvait poser quelques problèmes… (exclusion de Didier Porte et Stéphane Guillon de France Inter)

Pour les expositions d’art contemporain c’est un peu la même chose.

Rappelons un peu d’histoire de l’art :

Les notions de beau et d’esthétique n’ont cessé d’évoluer au fil des siècles.

C’est une question de fond qui touche à la définition philosophique de l’esthétique, à ce que l’on désigne, depuis le XVIIIème siècle, par le « beau » (Kant) et qui n’a cessé d’évoluer, de se confronter au développement de la science et maintenant des nouvelles technologies.

Les traditionnels beaux arts (peinture, sculpture, architecture, littérature, musique) selon la définition du XIX°, siècle ont subit de profondes mutations, toujours à l’œuvre de nos jours.

Ainsi, le regard que nous portons sur les œuvres d’art s’en est trouvé profondément changé.

Dans la deuxième partie du XXe siècle deux grands mouvements esthétiques se sont affrontés : l’un cherche à rompre avec l’illusion, à rendre manifeste le réel, dans toutes ses formes ; l’autre pense qu’il n’y a rien au-delà de l’image…

Ainsi, pendant tout le du vingtième siècle, l’art n’a cessé de dépasser ses limites.

Cf : le livre de Paul Ardenne Extrême : esthétiques de la limite dépassée, paru en 2006 aux édition Flammarion.

Quelques exemples :

– Les Actionnistes de Wien en Autriche présentaient au public des performances d’une grande violence.

– La performance « le lait chaud » plus calme mais non moins extrême de Gina Pane. Habillée de blanc, elle s’entaillait lentement le corps et le visage, laissant le sang se répandre sur sa chemise devant un public restreint mais pétrifié…

– L’artiste Serge 3 (photo couverture du livre de Paul Ardenne) qui, sur scène, devant un public non prévenu, à joué pour de vrai à la roulette russe… Heureusement sans conséquence.

Le XXème siècle n’a donc cessé de voir transgressées les règles avec des œuvres et des actions artistiques allant parfois jusqu’à l’insoutenable.

On aurait pu penser que le XXIème tiendrait ces expériences pour acquises, que la liberté d’expression avait progressé, franchit une étape…

Or, force est de constater que les œuvres d’art continuent de provoquer de vives controverses, des interdictions, des procès, des polémiques.

Des caricatures provoquent de violentes réactions, allant jusqu’au meurtre ; une pièce de théâtre à Berlin, une exposition à Londres, font l’objet de censure, voire d’autocensure ; Trois conservateurs ont été poursuivi en justice pour une exposition au CAPC à Bordeaux en 2000, jugée violente et pornographique.

Arrêtons nous sur cette affaire qui me paraît emblématique :

Pour la première fois en France deux directeurs de musée et un commissaire d’exposition ont comparu en Justice pour avoir montré des œuvres d’art déjà diffusées partout dans le monde ou vues depuis dans des manifestations sans susciter la moindre réaction du public. Ils ont été jugés pour l’avoir fait dans le cadre d’une réflexion collégiale, partagée avec leurs autorités de tutelle, fondée sur un des sujets majeurs de l’histoire de l’art.

Ce procès d’un autre siècle, témoin d’un obscurantisme menaçant, instruit avec un acharnement irrationnel par un seul juge, au mépris de la création artistique et du droit des individus à accéder librement à toutes les formes de l’art, s’est déroulé à Bordeaux, sous la pression d’une association locale de protection de l’enfance, La Mouette, soutenue par une presse extrémiste, d’ailleurs condamnée pour diffamation à l’encontre de l’un des accusés.

Peut-on imaginer que ce qui est regardable, acceptable partout ailleurs, ne le soit pas à Bordeaux ?

Depuis, ces trois personnes ont été entièrement blanchis mais après avoir subit plus de 10 ans de procédures pendant lesquels la justice s’est quelque peu déconsidérée, rappelant les grands procès de censure qui se sont toujours terminés par un violent retour de bâton contre les censeurs. Moins grave mais tout aussi édifiant : A Nice, rue Defly, des riverains pudibonds ont fait retirer manu militari de la vitrine d’une galerie, un tableau représentant, en grand format, l’Origine du Monde de Courbet.

L’original, mondialement connu, exposé au Musée d’Orsay à Paris, n’aura cessé depuis 140 ans de provoquer des réactions !

Dernièrement, l’exposition du photographe américain Larry Clark à la Mairie de Paris a été interdite aux moins de 18 ans. Il a réalisé des photos dans les années 70 avec la jeunesse de l’époque dont d’ailleurs il faisait partie : sexe, drogue et rock’n roll. Certaines images très connues peuvent effectivement choquer.

Encore que ce dernier exemple ne soit pas exempt d’une stratégie de communication utilisant le scandale pour provoquer un afflux massif de visiteurs… Ce qui s’est effectivement produit !

Bref, après le grand vent de liberté des années 60 et 70, les actes de censure et d’intolérance à l’égard des œuvres produites par des artistes contemporains se multiplient dans nos démocraties, censées pourtant incarner et protéger la liberté d’expression, aboutissement d’un processus d’évolution ayant pour socle les idées des Lumières.

De nos jours, la liberté des artistes n’est certainement plus aussi grande. Impossible par exemple de publier un livre de photos de très jeunes filles nues comme l’avait fait David Hamilton. Aucun éditeur ne prendrait le risque d’un procès.

Il ne suffit donc plus de condamner fermement les atteintes de plus en plus nombreuses à la liberté d’expression. Nos démocraties doivent redoubler de vigilance, de courage et de fermeté face a la montée des intolérances de tous bords.

La liberté d’expression des artistes, face aux phénomènes d’autocensure et au poids des contraintes religieuses, ne peut plus être occultée.

Le problème de la responsabilité morale de l’artiste reste plus que jamais posé :

Jusqu’où l’artiste peut-il aller par rapport au droit et à la morale ?

Où s’arrête sa liberté ?

La tentative de «criminalisation» qui touche aujourd’hui les artistes, les acteurs et les lieux culturels qui les diffusent, doit appeler à la plus grande vigilance à l’égard d’une censure toujours prompte à instrumentaliser les causes les plus nobles, comme la protection de l’enfance, à des fins autoritaires et liberticides.

Ces questions représentent selon moi un véritable défi pour nos sociétés qui n’éviteront pas ce débat. Toutes les opinions doivent s’exprimer, mais les fondamentaux des lumières doivent sans cesse être réaffirmés.

Nul doute que ces sujets sensibles n’ont pas fini de provoquer des positions contrastées, selon d’innombrables paramètres, personnels et collectifs… »

Ethicafé le 23/03/2011 Christian Depardieu

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Une autre voie pour la RSE….. http://www.ethicum.org/une-autre-voie-pour-la-rse/ http://www.ethicum.org/une-autre-voie-pour-la-rse/#comments Wed, 16 Mar 2011 08:34:46 +0000 http://ethiblog.org/?p=564 Lire la suite...]]> Pour une fois, des salariés hurlent…de joie! A l’annonce de la répartition des profits de leur entreprise, qui va leur permettre de toucher 9 semaines de salaire en bonus soit une augmentation de 18 %.

Objectivement comparé à des attributions encore pratiquées du « treizième mois » (4 semaines)  voir plus on pourrait s’étonner de cette joie mais c’est sans doute symptomatique du monde où nous vivons où une distribution de « dividendes » aux… salariés semble un extra-ordinaire tandis que nous sommes habitués à des distributions massives de dividendes aux actionnaires des grands groupes ou de bonus faramineux à des traders ou encore de stock-options à des managers de groupe bien installés alors qu’à l’origine les stocks options étaient une incitation (incentive) pour attirer des « cadres à haut potentiel » dans des entreprises naissantes (start-ups) dont l’avenir était aléatoire et qui n’étaient pas en mesure de les payer d’entrée à leur juste compétence réelle ou supposée.

Il faut remarquer qu’il ne s’agit pas d’une augmentation de salaire durable mais d’une prime ponctuelle, mais ne la minimisons pas pour autant.

Nous allons débattre du profit et de la RSE, lundi 21 mars, lors de la réunion de l’EthiClub Sophia et cet exemple tombe à pic, pour alimenter la réflexion…

Quelle est cette société britannique ? Il s’agit de John Lewis Partnership qui exploite 23 grands magasins, 223 supermarchés et 69 000 salariés au Royaume-Uni. Elle n’est pas côté en Bourse. Les employés sont les actionnaires via un fonctionnement en coopérative de travail, créée au siècle dernier par un visionnaire, John Spedan Lewis.

Discrète, cette coopérative est non seulement très performante, mais elle accrédite la théorie de certains sociologues ou économistes  qui souhaitent  la suppression de la Bourse.

Les PME qui naviguent entre exigence de Développement plus durable, désir d’être un acteur socialement responsable tout en dégageant assez de profit pour se maintenir « à flots », pourraient s’inspirer de ce modèle.

Une autre voie dans le lent cheminement vers la RSE ?

Philippe Caner

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La norme sur le bien-être existe, mais…. http://www.ethicum.org/la-norme-sur-le-bien-etre-existe-mais/ http://www.ethicum.org/la-norme-sur-le-bien-etre-existe-mais/#comments Mon, 31 Jan 2011 11:00:09 +0000 http://ethiblog.org/?p=536 Lire la suite...]]> Scoop. La norme sur le bien-être existe.

Pour la déployer en entreprise il faudra cependant repasser car cette norme est destinée au bien-être … des poulets de chair. Regardons de plus près cette initiative louable mais intrigante qui nous ferait presque regretter de ne pas chanter le lever du jour. Le bien-être animal a été défini pour la première fois comme un domaine d’action prioritaire dans le cadre du Plan stratégique de l’OIE (Organisation Mondiale de la Santé Animale) couvrant la période 2001  –  2005.

Les Pays et Territoires Membres ont donné mandat à l’OIE d’élaborer des recommandations et des lignes directrices sur les pratiques applicables en ce domaine, en réaffirmant que la santé animale est une composante clé du bien-être animal. http://www.oie.int/fr/bien-etre-animal/themes-principaux/

Amis gaulois, proposons donc la conférence mondiale sur le bien-être au travail des humains. Proposons également des normes « régulièrement mises à jour afin de prendre en compte les dernières découvertes scientifiques » concernant:

*la formation (initiale et continue) des managers à la prévention des risques sociaux

l’intégration de la performance sociale dans les objectifs des managers

*le renforcement des moyens mis à disposition de la médecine du travail

*l’application du principe de précaution concernant des techniques de management non validées

Peut-être pourrons nous alors aller au travail en sifflant?

Guillaume Pertinant
Consultant et formateur

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Je déteste ma banque……. http://www.ethicum.org/je-deteste-ma-banque/ http://www.ethicum.org/je-deteste-ma-banque/#comments Thu, 06 Jan 2011 09:21:03 +0000 http://ethiblog.org/?p=519 Lire la suite...]]> Je ne sais pas pour vous, mais je déteste ma banque… Depuis 10 ans, mon misérable PEA végète et a même perdu près de 50 % pendant les 3 dernières années.

Pendant ce temps, ses dirigeants -que je ne peux nommer ici- ont fait la « Une  » des médias cet été, en  réalisant des plus values indécentes: par exemple: 175 000 € de gains dans un « aller-retour » d’un jour (en Bourse) grâce à l’efficacité de leurs traders. Mais le misérable péquenot qui laisse ses économies  sur son compte, ne bénéficie pas de cet attentionné service!

Pourquoi faisons toujours confiance à nos banques? Quelles alternatives pour nos économies? Quel rôle jouent réellement les banques dans « la crise financière » actuelle?

Un essai remarquable sur la banque la plus puissante du monde vient d’être distingué. Il s’agit de « La Banque » de Marc Roche, qui a reçu le  prix du livre de l’économie 2010, jeudi dernier. Marc Roche est correspondant du Monde à Londres. Son livre « La Banque » est une plongée dans les eaux sulfureuses de la reine des banques d’affaires, Goldman Sachs.
 »La Banque », comme l’appelle l’auteur pour souligner la toute-puissance emblématique de Goldman Sachs, a vu sa réputation ternie et symbolise désormais la finance folle. Goldman Sachs est notamment considérée comme l’une des principales responsables de la crise financière.
Marc Roche raconte les coups et montages barbares montés par l’institution, qui ont mené au krach de 2008 et qui lui ont permis de se débarrasser de son principal concurrent, Lehman Brothers.

Le prix a été remis à Marc Roche par Marc Ladreit de Lacharrière, président du jury (composé de journalistes), en présence de la ministre de l’Economie, Christine Lagarde.

Avec l’ouvrage de Paul Jorion, « l’argent, mode d’emploi », nous avons en main les clés pour comprendre pourquoi et comment les banques dirigent le monde et donc notre vie. Ces livres sont en vente chez notre partenaire; la librairie Quartier Latin, chez qui vous pouvez soit les commander soit les acheter directement.

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L'entreprise vivante par Jacques Salomé http://www.ethicum.org/lentreprise-vivante-par-jacques-salome/ http://www.ethicum.org/lentreprise-vivante-par-jacques-salome/#comments Wed, 08 Sep 2010 10:05:30 +0000 http://www.ethiblog.info/?p=398 Lire la suite...]]> Des communications vivantes pour une entreprise vivante.

J.SalomeIl me paraît essentiel de rappeler :

- que travailler huit heures par jour, c’est vendre chaque jour ouvrable, huit heures de sa vie !

- que la question centrale la plus actuelle, malgré l’angoisse et les pressions liées à la crise économique, malgré les inquiétudes au quotidien de beaucoup pour boucler un budget familial ou personnel, n’est pas tant de savoir combien je vends ma vie, mais de s’interroger sur comment je la vends … Et aujourd’hui sur le plan de comment… nous le vendons toujours mal !

Avec des conséquences directes ou indirectes le plus souvent déstabilisantes, violentes et perverses pour notre vie intime. Avec l’inscription de somatisations, d’accidents, de passages à l’acte somatique ou d’agressions plus latentes, plus diluées, plus diffuses tels des mal être, des états dépressifs, une inappétence de vie, une dévitalisation endémique….

Avec le plus souvent des retombées difficiles à gérer dans notre vie en couple ou familiale…

La dimension du changement qu’il me semble la plus urgente de prendre en charge dans les organisations et les entreprises, c’est la recherche d’une harmonie, d’un respect, d’une convivialité plus grande dans les relations avec ses collègues (niveau interpersonnel) , et par la même occasion, de favoriser des réconciliations et des positionnements plus clairs dans les relations avec soi même (niveau intrapersonnel)

Ce qui est privilégié, valorisé et mis en avant aujourd’hui dans le monde du travail, ce sont les relations fonctionnelles ( production, efficience et recherche de résultats) avec leurs spécificités et des spécialisations très poussées selon la fonction, le poste qu’on occupe ou le rôle qui est attribué dans un organigramme. La plupart des formations et des perfectionnements proposés portent d’ailleurs sur l’amélioration de ces points.

Rappelons simplement que les relations fonctionnelles sont construites essentiellement autour du savoir ( connaissances techniques et théoriques, possession et maîtrise de l’information ), et autour du savoir-faire ( apprentissage, habileté, expériences et compétences techniques ).

Ce qui me paraît essentiel et urgent aujourd’hui c’est la prise en compte d’une amélioration des relations interpersonnelles (mieux être avec autrui) et intrapersonnelle (mieux être avec soi même) qui pourrait s’appuyer sur l’intégration d’un meilleur savoir être plus créatif, d’un savoir créer plus dynamique et d’un savoir devenir plus souple.

Ces trois derniers aspects ne peuvent se développer et se vivre que si nous acceptons que l’entreprise, qui est considérée avant tout comme un lieu de production, d’efficience et de rentabilité, puisse devenir aussi un lieu de transformation et de changement, voire de développement personnel pour tous les individus qui la composent.

Sinon devant la faillite de notre société de consommation nous risquons d’entretenir une société de consolation.

La mutation à faire, pourrait s’appuyer sur un principe écologique bien connu autour d’une relation gagnant/gagnant, à base d’échanges, de stimulations et d’enrichissements mutuels. Et pour cela il conviendrait de créer, à l’intérieur même de l’entreprise des lieux et des temps pour des échanges et des partages où un maximum de réciprocité pourrait se vivre.

Actuellement, l’entité entreprise, a l’impression qu’elle remplit sa mission sur la base d’un échange monétaire que je simplifie et schématise ainsi :

« J’achète votre force de production qui me permet de rester vivante et performante en échange d’un prix qui vous permet de survivre aujourd’hui sans garantie aucune pour votre avenir si les conditions économiques extérieures ( mondialisation ) changent. »

Ce qui a effectivement et fondamentalement changé ces dernières années, c’est que l’entreprise ne propose plus un lieu de référence et un cadre de travail stable. Le besoin d’appartenance qui est un besoin fort chez les travailleurs, qui leur permet de s’identifier à l’entreprise est aujourd’hui maltraité ou nié. L’entreprise ne donne plus en prime une sécurité, une espérance de croissance personnelle ou de réussite professionnelle à l’intérieur de sa propre structure. Elle accepte elle-même, implicitement, d’être transitoire, temporaire et reconvertible…… ailleurs, sous des cieux plus clément au marché du travail.

Si nous considérons l’entreprise comme un organisme vivant, la sève nourricière de cet organisme ne peut être réduite comme on le croit souvent, à la tâche produite ou aux résultats obtenus, mais à la qualité et à la vivance des communications inter et intra personnelles qui circulent au quotidien dans le temps de travail.

Si communiquer veut dire mettre en commun, c’est sur la nature de cette « mise en commun » qu’il faut s’interroger.

Nous savons qu’il y a une interdépendance importante entre la qualité des relations fonctionnelles (mieux produire ensemble) et la qualité des relations interpersonnelles ( être bien avec autrui) la qualité des relations intrapersonnelles. ( être bien avec moi même.) et la qualité des relations hiérarchiques (être bien face à un supérieur, avoir le sentiment qu’il peut être sensible à notre influence…)

  • Ce qui est le plus fréquemment nié, maltraité et blessé dans le monde du travail c’est la qualité de la relation à soi-même. C’est souvent, pour de plus en plus de travailleurs ouvriers, employés ou cadres, l’image de soi (ce que l’on est devenu) qu’on ne supporte plus, les déceptions et les frustrations liées à une non reconnaissance des attentes, des compétences ou des limites de chacun.
  • Il y aussi une méconnaissance assez grave des besoins relationnels fondamentaux de tout individu, à savoir : besoin de se dire, d’être entendu, d’être reconnu, d’être valorisé, d’avoir une intimité, une appartenance et une influence sur son environnement immédiat.
  • Des frustrations de plus en plus fortes se développent, de ne pouvoir se dire et d’être entendu, par ceux là-mêmes avec qui nous travaillons et qui sont le plus proches de nous.
  • Les compromis acceptés, (ou imposés) qui sont vécus comme des compromissions subies.
  • L’humiliation de ne pas être reconnu tel qu’on est, d’avoir une étiquette , d’être catalogué, évalué, jugé à partir de critères qui se veulent fonctionnels par rapport à une échelle de valeurs dont les critères échappent à l’intéressé et qui se révèlent inadaptés dans la conscience du plus grand nombre.
  • La non-confiance, le doute sur sa propre valeur ou sur son utilité vont créer et augmenter la non-valorisation de soi.

Il y a actuellement dans beaucoup d’entreprises, une mauvaise gestion et utilisation souvent incohérente des ressources humaines réelles et des compétences profondes de chacun. D’où d’ailleurs la tendance de plus en plus marquée de jeunes cadres et de jeunes tout court, à créer des mini-entreprises qui au-delà des risques et de l’insécurité, valorisent l’autonomie, la créativité, l’indépendance et par là même une certaine liberté.

Ce sont des critères prioritaires recherchés par de plus en plus de travailleurs.

A l’écoute de tous ces manques, de ces insuffisances nous pouvons donc constater qu’en termes relationnels, le monde de l’entreprise devient (parfois ou souvent) un milieu de vie souvent pathogène.

Nous savons par exemple qu’une relation vivante suppose une alternance de positions d’influences. C’est l’acceptation de cette alternance qui crée de la réciprocité, un plus dans la richesse des partages et des dialogues, une dynamisation des échanges avec une mutualité créative possible.

Or nous constatons que la plupart des relations dans l’entreprise ne s’inscrivent pas dans des relations de réciprocité. L’alternance des positions d’alternance y est très faible, quasi inexistante dans la plupart des structures professionnelles. La plupart des travailleurs ont l’impression que leurs idées ne sont pas prises en compte, que leur parole n’arrive pas à l’oreille des personnages décisionnels, que leurs propositions restent lettres mortes.

De plus, les structures de communication en place, entretiennent le plus souvent des dynamiques infantilisantes, en particulier par une mauvaise gestion du demander, du donner, du recevoir et du refuser.

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Je crois pour ma part, qu’une relation créative qui vise à une autonomie maximale de chacun des protagonistes, repose sur les choix relationnels suivants :

  • Au niveau du demander : développer plutôt des invitations, des suggestions plutôt que des exigences ou des contraintes.
  • Au niveau du donner : favoriser plutôt l’offrir que l’imposé, stimuler plutôt que forcer ou
  • obliger.
  • Au niveau du recevoir : apprendre à accueillir, à amplifier plutôt que de prendre, de
  • s’approprier ou de manipuler.
  • Au niveau du refuser : développer l’affirmation. Permettre le refus ou l’acceptation différée… pour éviter d’entretenir les rejets ou les blocages.

Nous savons clairement aujourd’hui, que des phénomènes tels que la prédominance de la communication indirecte au détriment de la communication directe (s’adresser directement à la personne concernée), l’infantilisation, (pratique du paternalisme, de la rétention des informations), suscitent des rivalités, entretiennent la dépendance et ouvrent la porte à des sabotages conscients ou inconscients. Que la pratique abusive directe ou indirecte, implicite ou explicite, d’injonctions, de menaces, de chantage, de dévalorisations, de culpabilisations et du maintien des relations dominants/dominés à l’intérieur d’un ensemble donné, devient coûteux pour l’ensemble de la structure en transformant un collaborateur (doué d’initiative) en exécutant (qui se contente d’ appliquer des consignes).

Si nous acceptons d’introduire une re programmation de ces conduites par l’introduction de quelques règles minimales d’hygiène relationnelle, nous favorisons le développement d’une qualité de vie dont va bénéficier le corps entier d’une entreprise, qui devient ainsi plus vivant, plus dynamique et donc aussi plus performant.

Une entreprise vivante sera celle qui proposera des relations interpersonnelles plus respectueuses, plus centrées, et plus énergétigènes vers chacune des personnes qui y vivent.

Une entreprise vivante sera celle qui rend possible la circulation de cette vivance entre tous les protagonistes qui non seulement y travaillent mais qui y vivent une part importante, sinon essentielle de leur existence. Une entreprise vivante sera celle qui acceptera de donner une valeur concrète à la mise en pratique d’une communication dynamisante fondée:

  • sur un bon équilibre entre demander et donner, entre recevoir et refuser,
  • sur l’alternance des positions d’influence (quand c’est toujours le même qui veut avoir raison ou qui veut faire passer son point de vue…c’est insupportable)
  • sur le respect des ressentis et des vécus personnels (et donc différents) de tous les protagonistes ayant un contact direct.
  • sur l’utilisation d’outil tel l’écharpe relationnelle ( qui permet de visualiser que nous sommes toujours trois dans un échange : l’autre, moi et la relation qu’il y a entre nous, que nous avons à veiller à rester responsable de notre bout !).
  • sur la possibilité de visualiser, ( à l’aide d’un objet symbolique) pour ne pas confondre la personne et sa production, la personne et son comportement, la personne et ses défaillances…
  • sur la capacité à accepter (et à recevoir) la diffusion d’informations pour tout ce qui touche à la tâche ou à la production
  • sur la possibilité de mieux distinguer les trois grands niveaux présents dans tout échange : celui des faits (que s’est-il passé ?) celui du ressenti ( comment j’ai vécu ce fait) celui du retentissement (ce que cela touche en moi de mon passé, de mon histoire…)
  • sur la confiance bâtie autour de quelques repères simples tels : j’attends de mes collègues et supérieurs qu’ils puissent mettre leur compétence au service des obstacles que je rencontre dans la réalisation de mon travail, qu’ils puissent dédramatiser autour des difficultés rencontrées, qu’ils m’informent, et n’hésitent pas à me valoriser chaque fois que cela est justifié.

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En conclusion, je pourrais dire qu’une entreprise est vivante, quand elle accepte de favoriser au maximum les échanges interpersonnels, de prendre soin de la qualité des mises en commun, de veiller au respect des besoins relationnels de ceux qui travaillent pour elle.

Jacques Salomé est l’auteur de

Osez travailler heureux. Albin Michel.

Pour ne plus vivre sur la planète taire. Albin Michel

Manuel de survie dans le monde du travail. Ed du Relié.

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RDV Lundi 10 mai pour EthiCafé à Sophia http://www.ethicum.org/rdv-lundi-10-mai-pour-ethicafe-a-sophia/ http://www.ethicum.org/rdv-lundi-10-mai-pour-ethicafe-a-sophia/#comments Thu, 06 May 2010 08:27:32 +0000 http://www.ethiblog.info/?p=360 Lire la suite...]]> Membres d’EthiCum et sympathisants n’oubliez pas le RDV du 2 eme lundi du mois, sur la terrasse des Espaces Antipolis, pour un déjeuner (ou boire un café) à partir de 12H, pour parler de nos relations au travail, du sens de notre vie (Wahoooo), comment travailler en harmonie avec nos valeurs etc…

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Le travail en mutation: le bonheur au travail est-il possible? http://www.ethicum.org/le-travail-en-mutation-le-bonheur-au-travail-est-il-possible/ http://www.ethicum.org/le-travail-en-mutation-le-bonheur-au-travail-est-il-possible/#comments Tue, 04 May 2010 09:38:25 +0000 http://www.ethiblog.info/?p=355 Lire la suite...]]> EDITO – Mai 2010

Le travail est profonde mutation: le temps de travail diminue dans tous les pays de l’OCDE, la productivité augmente fortement, le nombre de salariés en contact avec le public augmente dans toutes les catégories socio- professionnelles, ce qui induit souvent des « situations de tension » qui pertubent le travail. Stress relationnel…

Le stress est en hausse pour 41 % de l’ensemble des salariés, 57% chez les cadres* alors que toutes et tous plébiscitent les relations avec leurs collègues.

D’un autre côté, la société individualiste et consumériste nous incite à « vivre pour soi », les attentes des femmes et des hommes vis à vis au sens qu’elles ou ils donnent à leur vie occupent une place (latente, souvent) importante dans l’esprit.

Ces  tiraillements, ces nouvelles exigences, s’expriment lors de nos réunions de club. Nous souhaitons approfondir les valeurs qui vont donner en sens à notre travail. Où trouver les concepts, les mots?

Conscient de cette demande, EthiCum a demandé à Jacques Salomé, qui publiait dès 2000 « oser travailler heureux » , de proposer sa vision de l’ éthique des relations.

Qui n’ a pas lu cet ouvrage précurseur  et n’a ensuite collé, en face de son bureau: CHARTE de  VIE pour de MEILLEURS RELATIONS dans mon TRAVAIL?

Des ateliers et autres présentations purement narratives nous sont souvent offerts, mais nous laissent sur notre « faim » de compréhension et d’outils conceptuels. Le prochain EthiForum répondra vraiment à notre question: le bonheur au travail est –il possible?

Philippe Caner

Président EthiCum

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